Ces nouvelles Nuits des étoiles sont l’occasion, sans veiller trop tard, de découvrir un ciel riche en objets célestes remarquables. Il est utile de rappeler qu’il vaut mieux s’éloigner de toute lumière artificielle parasite, chercher un horizon sud dégagé, s’installer confortablement, se couvrir soigneusement pour ne pas prendre froid, et laisser ses yeux s’accoutumer à l’obscurité. Sans oublier d’éteindre son téléphone portable dont l’écran est toujours trop lumineux. Ces précautions étant prises, vous trouverez très facilement la star de ces longues nuits d’hiver, plein sud, à l’aide de la carte du ciel fournie dans le dernier numéro de la revue Ciel et Espace : la constellation d’Orion. Orion, le chasseur de la mythologie, dont la ceinture dessinée par trois étoiles alignées est facile à identifier. Sous cet alignement remarquable, celui dit de « l’épée du chasseur », on peut deviner à l’œil nu une petite tache floue, comme un nuage dont nous savons qu’il est l’une des maternités stellaires les plus actives de notre voûte étoilée. La grande nébuleuse d’Orion, dont cette photographie révèle toute la richesse de sa composition, est une structure proche, à 1500 années-lumière de là, et se compose de nuages de gaz et de poussières dans lesquelles des centaines d’étoiles sont en gestation. En haut à droite de l’image, certaines d’entre elles se sont déjà allumées (celles dites du Trapèze), soufflent les restes de la nébuleuse qui les ont engendrées et éclairent toute la scène en excitant les atomes de gaz des nuages environnants. Dans une paire de jumelles, sous un ciel bien noir, mais mieux encore avec une lunette ou un télescope, la luminosité du cœur souligne de faibles extensions en forme d’ailes d’oiseau, de sombres nuages de poussières qui accentuent le contraste de la scène. En bas à gauche de cette image très colorée (au télescope la nébuleuse est plutôt verdâtre dans sa région centrale) se dresse la fameuse « tête de cheval » d’Orion. Un hippocampe éphémère à l’échelle astronomique, surgit d’un monde obscur, et composé de poussières qui bloquent la lumière émise par les astres d’un arrière-plan très coloré et silencieusement agité. Evidemment, vous ne verrez jamais cette richesse de formes et de couleurs dans le ciel, la photographie a sa magie propre, mais dans la nuit, la lumière émise par ce spectacle flamboyant va toucher vos yeux, même faiblement, et évidemment votre cœur. Les étoiles d’hiver, sont un plein d’émotions subtiles, avant les spectacles de la Voie lactée… l’été.

Alain Cirou

https://apod.nasa.gov/apod/image/2105/orionwisps_colombari_3543.jpg

https://apod.nasa.gov/apod/ap210509.html