Des filaments bleutés. Les parois d’une bulle de gaz en expansion sur un fond troublé par l’agitation des nuages interstellaires. Voilà l’image de la dernière et sublime découverte de l’astronome amateur français Xavier Strottner. Oui, aujourd’hui encore, des amateurs (au sens propre d’aimer) continuent à découvrir des objets célestes ! Celui-ci est baptisé SNR G921.3 -3.9 que « nous appelons Hidden SNR » précise Xavier Strottner. SNR signifie Supernova Remnant ou rémanent de supernova, ce qui a été éjecté par l’explosion d’une étoile géante, et qui peut occuper dans le ciel la dimension apparente d’une voire plusieurs pleines lunes. D’où la difficulté à l’observer puisque sa lueur, particulièrement faible, est noyée dans un vaste pan de voûte étoilée. « En juin 2021, nous avons découvert avec mon coéquipier Marcel Drechsler que le vestige de supernova SNR G321.3 -3.9, connu jusqu'à présent uniquement par un faible signal radio, dans la constellation sud de Triangulum australe, émettait de très faibles signaux dans la zone de l'hydrogène ionisé. Notre équipe a été la première à détecter SNR G321.3 -3.9 en lumière optique » explique X. Strottner. Qui n’en est pas à son coup d’essai. En effet, ce chercheur de nébuleuses planétaires originaire de Macon, coordinateur sécurité le jour, et chercheur de nébuleuses planétaires la nuit, a inscrit plus de deux cents découvertes à son actif. Le plus souvent, il « chasse en groupe », avec son ami allemand Marcel Drechsler, et le nancéen Yann Sainty, trois complices qui ont annoncé en début d’année avoir trouvé un vaste nuage de gaz interstellaire près de la galaxie d’Andromède. Comment ont-ils fait et qui sont-ils ? Pour le savoir, procurerez-vous le prochain numéro de Ciel et Espace (si vous n’êtes pas encore abonné(e)) ; Guillaume Langin vous propose le récit extraordinaire de ces « fondus d’astro » marathoniens des nuages.

Alain Cirou

Copyright : Xavier Strottner