Je suis photographe professionnel installé en Finistère Sud, à Quimper. J’ai commencé sérieusement l’astrophotographie paysagère (nightscape) il y a bien des années, en 2007, lorsque j’ai gagné un Canon 30D à un concours photo organisé pour la sortie du livre « Astrophotographie » de Thierry Legault. Etant fauché, je me suis tourné vers le paysage astronomique car je n’avais pas les moyens de m’équiper pour le ciel profond, pratique coûteuse comparée à l’achat d’un DSLR, d’un objectif de grande ouverture et d’un simple trépied.
Après avoir passé des années à photographier des paysages surtout pour la Voie lactée, j’ai pris conscience que ce n’est pas une fin en soit. Petit à petit, je me suis tournée vers la lumière, chose normale pour un photographe quand on y pense. La pollution lumineuse et la présence de la Lune sont mes deux atouts. La première est omniprésente, même si en Finistère, elle n’est pas trop forte. Sa teinte chaude réchauffe mes photos tandis que la Lune induit un bleuissement du ciel qui équilibre les couleurs de mes photos en ajoutant des teintes froides aux teintes chaudes du paysage. Cette quête de la lumière m’offre une palette de couleur riche et mes paysages sont remarquablement lumineux et contrastés pour des photos de nuit. Certes, j’ai moins d’étoiles que d’autres astrophotographes, mais ce qui compte pour moi, c’est le paysage. Le ciel n’est pas le sujet principal, puisque c’est le paysage qui compte le plus, mais il m’est indispensable. Je me fais la réflexion qu’avec le même ciel on fait à peu près tout le temps la même photo. Alors qu’avec un paysage particulier, mes photos sont toujours bien différentes.
Cette quête de la lumière vient aussi du fait que dans ma boutique de Quimper, je vends des centaines de photos par an. Or, prendre des photos sans lumière autre que celle des étoiles, c’est faire des photos plutôt sombres, sans trop de contraste et pas tellement colorées. Une fois accrochée au mur, la photo risque de disparaître. En travaillant avec la lumière, la photo est lumineuse, contrastée et colorée et peut être accrochée n’importe où tout en restant bien visible.
Un jour, quelqu’un a écrit sur un forum « Y’a pas plus facile que de photographier la Voie lactée ». Et je suis bien d’accord, ce qui est le vrai chalenge, c’est de trouver de la lumière en pleine nuit tout en conservant un ciel intéressant.
Je ne travaille qu’en Bretagne et la plupart du temps en Finistère où le ciel est étonnamment bon et les paysages d’une beauté et d’une variété incroyable. Et où en France peut-on trouver un point de vue aussi imprenable sur le cœur de la Voie lactée que le long du littoral du Finistère Sud ? Car plein sud, ce n’est pas l’Espagne à 800 km de là qui peut nous déranger.
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